EN MARCHE VERS LA SUPPRESSION DE LA LIBERTE D’ACCES A LA MAISON INDIVIDUELLE ?
Il sera procédé du lundi 18 novembre au mercredi 18 décembre 2019 à une enquête publique sur le projet de PLUi du territoire appartenant à l’ex communauté de communes de la Nièvre. En cas d’absence ou d’insuffisance d’observations défavorables, les habitants seront réputés favorables au projet. Celui-ci pourra alors être approuvé en l’état, rendu publique en décembre 2019 et appliqué dès le début de l’année 2020.
Selon le PLUI, dans la version projetée le 5 septembre 2018 (page 19 du SCOT-PADD),les habitants souhaiteraient habiter ces logements « de typologie nouvelle », prévus au cœur des villages.
PROJET PLUI DANS LES VILLAGES DU VAL DE NIEVRE = ESCROQUERIE + SUICIDE DE NOTRE CAMPAGNE
1100 nouveaux logements « collectifs » ou de « typologie nouvelle » prévus dans les villages
soit une augmentation de 25 % du nombre de logements par village
Pour en savoir plus voir ci-dessous :
1. En premier lieu, le projet de PLUI Nièvre Somme est un copier-coller du SCOT du Grand Amiénois (Schéma de Cohérence Territorial) et plus particulièrement de son volet « Projet d’Aménagement et de Développement Durable). Le Grand Amiénois comprend Amiens et les communautés de communes périphériques, dont la communauté de communes Nièvre Somme. Les maisons individuelles étant considérées comme responsables de « l’étalement urbain », il se fixe comme objectif « de densifier l’habitat urbain » [NDLR : comprendre dans les villages et hameaux] et « de promouvoir des alternatives à la maison individuelle telle qu’elle est produite aujourd’hui, en encourageant la diversification des formes urbaines et le développement de nouvelles typologies de logements, plus denses » ; « La construction neuve doit s’orienter vers la réalisation de logements individuels groupés, de logements intermédiaires ou collectifs ». Concrètement le projet de plan de zonage du nouveau PLUI rendra impossible la construction de maisons individuelles en périphérie des villages.
2. D’autre part ce projet serait une catastrophe sur le plan du « développement durable » puisqu’ une grande partie des espaces verts présents à l’intérieur des villages est appelé à être supprimée pour y entasser la population dans des parcs de logements collectifs ou groupés « de typologie nouvelle ». Enfin le nombre de logements prévus dans les communes I est totalement disproportionné par rapport à la taille des villages : 25 % d’augmentation du nombre de logements à Berteaucourt les Dames, 29 % à Havernas et Halloy les Pernois : 25 % ; 21 % à Bettencourt Saint Ouen ; 16,5 % à Canaples, etc…Au total 1100 nouveaux logements prévus pour les seules communes du Val de Nièvre !
3. En troisième lieu, cette politique d’industrialisation et de densification de l’habitat rural qui va saccager le cadre de vie de très nombreux riverains de ces projets et augmenter le nombre d’opportunités délinquantes, est sans efficacité par rapport aux objectifs recherchés, à savoir « la lutte contre l’étalement urbain » et le « coût du logement ». En effet, l’accroissement de l’expansion périphérique (« étalement urbain ») depuis la fin des années 80 concerne avant tout les villes et seulement de manière marginale les villages de campagne. De surcroît dans le cas des villes, « l’étalement urbain » est en fait plus lié à la construction d’équipements qu’à l’augmentation du nombre de logements ; le développement actuel des villes et des villages est déjà relativement dense. Les effets pervers de cette politique de densification des centres des villages sont, eux, bien réels.
4. En effet, plus on veut faire dense, plus on fait cher. Le coût de construction en collectif est une fonction croissante du coefficient d’occupation du sol. De plus, raréfier la concurrence en périphérie, du foncier disponible dans les cœurs des villages, pousse le prix de ces derniers à la hausse. Dans un contexte ou le prix du logement est le problème numéro un de nombreux ménages, et engendre pour la collectivité des coûts de prise en charge sociale toujours croissants, vouloir densifier a tout prix est bien plus qu’une erreur économique.
5. Surtout, le projet de PLUI tel qu’il sera présenté à l’enquête publique, c’est-à-dire fondé sur une densification volontariste de l’habitat paraît pouvoir ignorer ce que veulent vraiment les Français. Au-delà d’un certain seuil, la densification à tout prix est refusée par les familles.
6. Par un calcul simple et à la portée de tout élève de collège, Eric Charmes montre que même si chaque nouveau ménage français occupait une maison individuelle sur un lot de 1000m2, et que les espaces nécessaires aux routes, aux commerces, aux loisirs et à l’emploi s’accroissaient de la même façon, avec une population croissante vers 75 millions d’habitants, la surface ainsi artificialisée tangenterait… 12%. Ce qui laisserait encore 88% aux espaces agricoles, sylvicoles, naturels ou aquatiques.
7. En septième lieu, au nom de concepts faux, comme celui de la consommation excessive d’espace par les maisons individuelles, et de données erronées sur le risque de l’étalement urbain et le coût de la construction en collectif, le projet de PLUI, fondé lui-même sur le SCOT du Grand Amiénois, prône une densification impossible à réaliser, dont on ne trouve aucun exemple en Europe, et dont par surcroît les Français ne veulent pas.
8. En huitième lieu, cette lutte contre l’étalement des villages est l’un des facteurs essentiels qui tend à raréfier le foncier constructible, et donc à maintenir le prix du logement à des niveaux qui en rendent l’accès de plus en plus difficile pour les familles modestes. Rappelons que depuis 1997, le prix du logement a augmenté 4 fois plus vite que le revenu des ménages.
9. En neuvième lieu, l’urbanisme est devenu un sujet de préoccupation majeur des services en charge de la lutte contre la corruption au niveau national. Lorsqu’une règlementation réduit l’accès à une ressource indispensable (le foncier en l’occurrence), l’achat de passe-droits pou r accéder à cette ressource tend à se développer.
10. Enfin, ce projet ne servira qu’à enrichir sur le dos des habitants (endettement des communes, dévalorisation du patrimoine privé et public, augmentation des taxes,…) les cabinets d’architecture urbaine et une poignée de personnes intéressées à ce système plus que douteux.